13 / 10 / 2021

Tout sur le régime cétogène

J’ai passé ma vie et continue toujours à explorer les paysages alimentaires et cela m’a tout naturellement menée à vouloir en savoir plus sur le régime cétogène, dont on parle beaucoup aujourd’hui. Star des méthodes amincissantes, apprécié du milieu sportif en raison de ses bénéfices sur la performance et la récupération, on lui attribue de nombreux bienfaits pour la santé. Il aurait, qui plus est, un potentiel thérapeutique dans les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson), les lésions cérébrales lors des AVC, mais aussi le diabète et le cancer. Aurait-on trouvé la diète idéale ? Tout n’est pas si simple. Si elle présente beaucoup d’avantages, elle ne s’accompagne pas moins d’inconvénients non négligeables.

Le régime cétogène vise à réduire considérablement les glucides au profit des lipides afin de provoquer un état de cétose1.

Une part très belle est faite aux lipides (viandes, poissons gras, produits laitiers - beurre, crème fraîche, fromages - graisses oléagineuses, huiles végétales et œufs) avec un apport de l’ordre de 75 à 90% (selon les régimes). L’apport en protéines reste quant à lui inchangé. Ce qui laisse un tout petit pourcentage restant aux aliments riches en glucides, comme les féculents, les légumineuses et certains fruits et légumes. Concernant les fruits, seule une petite quantité de baies (framboises, cassis…) est admise.

Pour rappel, le métabolisme du glucose constitue la première étape du processus de création d’énergie (ATP) cellulaire assurée par nos mitochondries.

Cette réduction drastique de l’apport en glucose fait que les cellules qui s’en nourrissent normalement ne peuvent plus faire face à leurs besoins et se mettent alors à utiliser une voie annexe pour produire de l’énergie, passant par la dégradation d’acides gras. Cette voie est bien décrite : elle produit des dérivés d’acides gras nommés « corps cétoniques »2 ou cétones. Les trois cétones endogènes produites par le corps sont l’acétone, l’acide acétoacétique et l’acide bêta-hydroxybutyrate. Ce dernier fait l’objet d’un intérêt croissant des scientifiques pour ses bénéfices suspectés sur la santé à des doses physiologiques, avec notamment une activité anti-inflammatoire. De nouvelles études montrent, par ailleurs, qu’il bloque une classe d’enzymes, appelées histones désacétylases, qui favoriseraient autrement les dommages des radicaux libres3. Ce qui permet donc de ralentir le vieillissement et d’augmenter la longévité, tout en diminuant le risque de maladies liées à l’âge.

Ce sont les cétones qui sont responsables de cette odeur si caractéristique de l’haleine, sucrée et fruitée, semblable à celle du vernis à ongle. Historiquement associées au diabète parce qu’elles furent découvertes pour la première fois dans l’urine de patients diabétiques, les cétones ont pendant très longtemps été considérées comme des dérivés anormaux et indésirables de l’oxydation incomplète des graisses… Jusqu’à ce que l’on découvre, en 1967, que les cétones circulantes remplaçaient le glucose comme combustible principal du cerveau pendant le jeûne prolongé. Jusqu’à cette date, on pensait que le cerveau humain adulte dépendait uniquement du glucose.

Qui plus est, ces cétones, ou plus précisément l’état de cétose allait révéler des vertus thérapeutiques dès les années 1920 dans l’épilepsie chez les enfants, avant de concerner aujourd’hui bien d’autres pathologies.


Dans l’épilepsie

La diète cétogène (régime « hypercétogène ») a été mise au point dans les années 1920 pour traiter l’épilepsie pharmaco-résistante chez les enfants, se révélant particulièrement efficace. Cette approche a donc près d’un siècle de recul. Elle a été longuement étudiée et testée avec succès et est aujourd’hui prescrite à de très nombreux patients épileptiques, enfants comme adultes, y compris dans des hôpitaux français comme l’hôpital Necker4.


Dans certains troubles génétiques…

Au cours des années 1990, l’hypercétonémie induite par le régime alimentaire - communément appelée cétose nutritionnelle - s’est avérée efficace sur le plan thérapeutique dans le traitement de plusieurs troubles génétiques rares impliquant une altération de l’utilisation du glucose par les cellules nerveuses5.


Régime cétogène et cerveau

Comme les cétones sont efficacement utilisées par les mitochondries du cerveau pour la production d’énergie (ATP) et protègent les neurones des dommages causés par les radicaux libres, les régimes cétogènes sont actuellement à l’étude dans le traitement de patients atteints de maladies de Parkinson, d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives, les maladies psychiatriques, les migraines et certains cancers.


Dans le diabète de type 2

Le régime cétogène apparaît utile dans cette indication pour améliorer le contrôle de la glycémie et la sensibilité de l’organisme à l’insuline.


Contre le surpoids et l’obésité

Ce régime s’avère une arme efficace contre le surpoids et l’obésité, en provoquant une perte de poids importante. Une étude a par exemple mis en évidence une perte de 18 kg en moyenne chez les hommes et de 11 kg chez les femmes sur douze semaines chez des personnes obèses. Ce qui peut contribuer, en outre, à réduire le risque cardiovasculaire5.

La perte de poids importante s’explique notamment par le fait que ce type de régime provoque d’une manière générale une diminution de l’appétit, ce qui, de fait, contribue à réduire la quantité d’aliments consommés. On absorbe moins de calories parce qu’on n’a pas faim, et ceci entraîne une perte de poids6.


Une diète idéale ?

Au vu de ce déroulé de bienfaits tant pour la santé globale, contre le vieillissement, et thérapeutiques, aurait-on enfin trouvé la diète parfaite, idéale? Il convient d’apporter quelques nuances dans ce beau panorama, ce régime comportant quelques inconvénients non négligeables.


La grippe « céto »

Tout d’abord, la transition d’un régime alimentaire classique vers un régime cétogène s’accompagne de symptômes pas franchement plaisants regroupés sous le terme de « grippe céto ». Des maux de tête, de la fatigue, des nausées, des étourdissements, des idées embrouillées, un inconfort digestif, une baisse d’énergie ou encore des modifications du rythme cardiaque figurent parmi les manifestations les plus fréquentes. Ces symptômes sont certes transitoires, d’intenses au cours de la première semaine, ils disparaissent après quatre semaines, mais des effets indésirables à plus long terme prennent dans certains cas le relais7.


Des déficits nutritionnels

Ensuite, ce régime étant très restrictif, il est susceptible de provoquer des carences nutritionnelles. Une baisse des taux de vitamine A, de sélénium et de magnésium a été pointée. Un retard de développement a été mis en évidence chez les enfants épileptiques suivant ce régime sur deux ans. Tout est rentré dans l’ordre, avec rattrapage de croissance, un gain de taille et de poids significatif, un an après la reprise d’une alimentation classique8.

La supplémentation en ces vitamines et minéraux s’avèrera donc souvent nécessaire, ainsi qu’en carnitine, qui assure le transport des acides gras à longue chaîne au sein des mitochondries. Ce nutriment essentiel est susceptible de manquer dans la mesure où la richesse en matières grasses de ce régime sollicite considérablement ce mécanisme, et ces besoins accrus en carnitine ne sont pas toujours couverts par les apports alimentaires. Cependant, chez les gros mangeurs de viande et de fruits de mer et les personnes à risques cardiovasculaires, il faudra vérifier leur taux de TMAO .

https://www.sante-et-nutrition.com/tmao-responsable-risques-cardiovasculaires/

De façon générale, une alimentation pauvre en glucides provoque une baisse des apports en thiamine, folates, magnésium, calcium, fer et iode. Il est donc recommandé de prendre des compléments alimentaires riches en vitamines9.


Calculs rénaux et perte osseuse

Cette diète s’accompagne fréquemment d’un excès de calcium dans les urines, associé à un déficit en citrates, ce qui augmente le risque de formation de calculs rénaux. Elle a également montré une baisse progressive de la densité minérale des os chez des enfants épileptiques au cours d’un régime de 15 mois.

Une supplémentation en vitamine D est donc recommandée, ce à hauteur d’au moins 5000 Ul par jour (ITW Dr Stéphane Résimont).


L’acidocétose

Les corps cétoniques produits étant acides, ils peuvent altérer l’équilibre acido-basique de l’organisme et, dans de rares cas, provoquer une acidocétose, qui peut mettre la vie en danger. Il faudra alors se supplémenter en citrates pour réguler le pH de son organisme (pH NAT de chez Bionops ou bien Formule alcalinisante dr Jacobs de chez Naturamedicatrix).


Cellules cancéreuses et manque de sucre 

Comme vous le savez certainement, les cellules cancéreuses sont très friandes de sucre. Elles prélèvent activement le glucose dans la circulation sanguine pour soutenir leur croissance débridée (effet Warburg10). Les affamer en les privant de sucre est ainsi une stratégie à l’étude contre le cancer, par la pratique du jeûne thérapeutique ou du régime cétogène. Une approche efficace dans de nombreux cas, en particulier pour les tumeurs cérébrales, les leucémies, et certains cancers du sein et de l’intestin. Le régime cétogène aide par ailleurs les personnes atteintes de cancer à supporter le traitement médical.

Dans de nombreux cas oui, mais pas toujours… Une étude a en effet mis en évidence que certaines cellules cancéreuses, dépourvues d’une protéine appelée PKC zeta deviennent plus agressives quand elles sont privées de glucose. Elles sont capables d’utiliser une autre source d’énergie, la glutamine11.

En résumé, tout n’est pas rose. Qui plus est, ce régime étant très restrictif et peu diversifié, il laisse peu de place à la notion de plaisir, ce qui peut peser tant psychologiquement que physiologiquement. La notion de plaisir est tout aussi essentielle que la mastication à l’émergence de la sensation de satiété, dans tous les sens du terme.

Soyez donc vigilant si vous comptez vous lancer dans ce régime. Il est d’ailleurs recommandé de commencer par un régime low carb, c’est-à-dire pauvre en sucres, pour faciliter la transition entre alimentation « classique » et diète céto.

Ce régime étant riche en produits laitiers : crème, beurre, fromages, vous devrez en tenir compte si vous y êtes allergique.

Ce régime contenant une grande quantité de lipides, il convient de choisir son gras. Il faut limiter la consommation d’acides gras oméga-6 qui, en excès, sont pro-inflammatoires. On les retrouve principalement dans les huiles de soja, maïs, carthame, pépins de raisin, tournesol et germe de blé. Les huiles d’olive, d’avocat, de noix ou d’avocat sont davantage conseillées. L’huile de coco MCT est, quant à elle, recommandée parce qu’elle contient des gras qui sont facilement transformés en corps cétoniques.

Et bien sûr, les oméga-3 (poissons gras, huile de colza et de lin, noix, graines de chia, de lin ou de chanvre) devront être consommés en quantité suffisante.

Si vous êtes diabétique, il vous faudra sûrement ajuster votre traitement médicamenteux le cas échéant afin d’éviter l’hypoglycémie.

Enfin, ce régime est déconseillé aux personnes souffrant de pancréatite ou de défaillance hépatique, de troubles du métabolisme des graisses ou encore de déficit héréditaire en carnitine et en ses enzymes.


A bon entendeur !

Marion Kaplan et Myriam Marino



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Notes :


1- Il existe différentes façons de déclencher une cétose, certaines plus faciles que d’autres. La plus adaptée est l’application de l’un des divers régimes cétogènes (par exemple, le modèle cétogène classique, celui d’Atkins ou encore à base de triglycérides à chaîne moyenne ou d’huile de noix de coco et à faible indice glycémique). La restriction calorique affiche des résultats tout aussi probants quand elle est accompagnée d’une limitation des glucides. Les mitochondries au cœur de la santé du futur, Dr Lee Know, Éd. Dangles 2019


2 - Les controverses biochimiques du régime cétogène, Inserm, 29 janvier 2019


Les cétones sont issues de la décomposition des acides gras en énergie par le foie et sont facilement utilisées par les tissus du corps


3 – Op. cit. 1


4 - La diète cétogène, qu’est-ce que c’est ?, La Nutrition


5 - Quels sont les risques d’un régime cétogène ? Julien Venesson


6 - Régime cétogène, Passeport santé


De 7 à 10 - Op. cit. 5


10 – L’effet Warburg est une complication rare des cancers solides et des hémopathies malignes. Il ets lié à une dérégulation de métabolisme glucidique au sein des cellules cancéreuses, entraînant la dégradation du glucose en lactate.


11 - Op. cit. 5

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