16 / 06 / 2022

La vérité sur le cholestérol, un précieux ami dont il faut prendre grand soin

Je vous propose aujourd’hui de remettre les pendules à l’heure sur le cholestérol qui, loin d’être un ennemi à abattre, est en fait un précieux ami dont il faut prendre grand soin. Précurseur d’hormones et de vitamines, il est indispensable au bon fonctionnement de nos neurones. Sans cholestérol, pas de vie. La « plus petite molécule la plus décorée en biologie »1 (pas moins de quatre prix Nobel) fait pourtant l’objet d’une polémique interminable : un siècle que ça dure ! Avoir « trop de cholestérol » boucherait les artères et provoquerait l’infarctus du myocarde ou encore l’AVC. Un tueur en série qu’il faut abattre à coup de statines, non moins controversées. Qu’en est-il précisément de tout cela ? Je vous propose de démêler ensemble le vrai du faux, sur la base des travaux du Dr Michel de Lorgeril2 notamment, s’appuyant lui-même sur les nombreuses études scientifiques indépendantes publiées sur le sujet.



Cholestérol business

Cette polémique interminable autour du cholestérol vient du fait qu’outre une molécule biologique (vitale), le cholestérol est aussi (et surtout ?) un objet socio-économique… Accusé, quand il est haut, de provoquer infarctus du myocarde et AVC, qui sont les deux premières causes de décès en France, il devient un problème de santé publique et de fait l’ennemi à neutraliser en l’abaissant au maximum. Tous les organes de notre corps étant impliqués par la question du cholestérol, presque toutes les disciplines médicales se trouvent de fait impliquées et parties prenantes, outre bien sûr la nutrition qui couvre également le domaine de l’agriculture et de l’élevage qui n’a pas très bonne presse en raison de l’hyperproductivisme en plein contexte de crise environnementale, à laquelle ils participent d’ailleurs. Économiquement, l’industrie alimentaire tire un profit non négligeable de ce haro sur cette minuscule molécule animale avec ses margarines anti-cholestérol, yaourts anti-cholestérol, etc. Sans parler de l’industrie pharmaceutique qui brasse des sommes colossales au même rythme que les prescriptions de statines, et des « experts » invités à s’exprimer partout, rémunérés par la même industrie pharmaceutique.

Fiche enfin la paix au cholestérol ne serait pas très rentable…


« Plus c’est bas, mieux c’est »

Le cholestérol fait l’objet d’une chasse sans merci qui a donné lieu au « plus c’est bas, mieux c’est ». Non seulement cela ne repose sur aucun fondement scientifique, mais en plus ce n’est pas bon du tout, c’est même dangereux quand on sait à quel point le cholestérol est indispensable au fonctionnement de la majorité de nos organes, en particulier le cerveau.

De nombreuses études scientifiques indépendantes existent qui sont claires sur ces différents faits : il n’y a pas de bon et de mauvais cholestérol, le cholestérol n’augmente pas le risque de maladie cardiovasculaire3, avoir un taux de cholestérol bas est dangereux et les statines ne préviennent pas le risque cardiovasculaire. Elles favorisent, qui plus est, le risque de cancers, d’infections, et elles sont neurotoxiques.


Le cholestérol, une molécule animale vitale

Le cholestérol est apporté à notre corps par l’alimentation (apport exogène) et il est aussi synthétisé par toutes nos cellules. Cette capacité de synthèse endogène est spécifique aux cellules animales. Il n’y a en effet pas de cholestérol chez les plantes.

La synthèse du cholestérol est complexe et comporte une cyclisation multiple jalonnée de nombreuses étapes. L’abondance de cette synthèse montre que le cholestérol est absolument crucial pour notre physiologie et que maintenir un métabolisme du cholestérol normal conditionne tant la santé de l’individu que la survie de l’espèce, puisque le cholestérol est indispensable à la reproduction sexuée.

Le foie est le principal producteur de cholestérol endogène destiné à assurer les besoins des cellules fortement consommatrices pour leurs besoins propres, et il est également (avec les intestins) le régulateur de l’utilisation du cholestérol exogène apporté par l’alimentation.


Le cholestérol en tant que précurseur

Le cholestérol est, par exemple, le précurseur des acides et sels biliaires, qui sont indispensables à la digestion des graisses et lipides, notamment les acides gras essentiels, et plus particulièrement les oméga-3. Tout ce qui favorise l’absorption intestinale des lipides, et donc des acides gras oméga-3, est favorable à notre santé, tandis qu’inversement, tout ce qui empêche cette absorption tend à aggraver nos déficits en oméga-3.

Il est aussi le précurseur des hormones stéroïdes, parmi lesquelles le cortisol, ainsi que les hormones sexuelles (progestérone, œstrogènes, testostérone), indispensables à la reproduction sexuée, et donc à la perpétuation de l’espèce. Les hormones stéroïdes formées à partir du cholestérol, dans les glandes surrénales surtout, font partie des hormones du stress, qui conditionnent donc nos capacités à échapper aux dangers qui nous menacent et à survivre dans un environnement hostile. Nos réactions de survie face au stress, en un mot.

Enfin, le cholestérol est précurseur de la vitamine D essentielle à la santé dont vous connaissez maintenant le rôle multifonctionnel.

Enfin, au-delà de son caractère indispensable en tant que précurseur d’hormones et de vitamines, le cholestérol est par lui-même une molécule très importante dans la physiologie des membranes cellulaires. Il est, comme les autres lipides (les acides gras), un constituant structurel de ces membranes, notamment dans le cerveau. Le cholestérol est indispensable au bon fonctionnement des neurones : c’est le principal constituant de la myéline, le tissu qui emballe et protège les nerfs, et assure la transmission de l’influx nerveux.


Notre cerveau adore le cholestérol

Il est indispensable à son bon fonctionnement. Notre cerveau a la grande particularité de fabriquer lui-même son cholestérol. Il n’est donc pas dépendant du cholestérol alimentaire, ni de celui fabriqué par le foie pour être envoyé vers les autres organes demandeurs, via le système de transport des lipoprotéines. Les lipoprotéines sont en effet des molécules très grosses, qui ne peuvent pas franchir la barrière hémato-encéhalique (et ça tombe bien parce que, outre le cholestérol et diverses autres molécules, elles transportent toutes sortes de « cochonneries » comme les bactéries, les virus, les métaux lourds, les pesticides…), et n’atteignent ainsi pas le cerveau. La barrière hémato-encéphalique protège notre cerveau.

Et puisque nous parlons des lipoprotéines, je vous propose de nous y arrêter quelques instants, afin de remettre à l’heure une pendule en particulier.

Ne pas confondre cholestérol et lipoprotéines

Il ne faut pas confondre la lipoprotéine, ce que l’on mesure prétendument au laboratoire, et la molécule cholestérol.

Le cholestérol est une toute petite molécule, tandis que la lipoprotéine est un énorme ensemble multimoléculaire, constitué de protéines, de vitamines, de phospholipides, d’acides gras, de triglycérides. Les confondre tous les deux, c’est un peu comme si on confondait, ainsi que l’image de façon très parlante le Dr Michel de Lorgeril, le petit pois qu’on transporte d’un endroit à un autre, de Brest à Rungis par exemple, avec le poids lourd qui effectue son transport. S’il y a des encombrements à l’arrivée (à Rungis), ce n’est pas la faute du petit pois. C’est à cause du poids lourd. Et Michel de Lorgeril de préciser que quand on vous dit que vous avez du cholestérol, cela ne veut rien dire du tout : cela veut dire que vous avez trop de lipoprotéines. Plus il y a de petits pois sur l’autoroute et plus il y a d’encombrement à Rungis, et ce n’est pas le petit pois qui est responsable, ni le producteur de petits pois d’ailleurs… Le problème, c’est la lipoprotéine, éventuellement.

Pourtant cette lipoprotéine est indispensable précisément parce que nous avons besoin de transporter le cholestérol dans notre organisme, la synthèse endogène étant insuffisante pour certaines cellules, très spécialisées (il faut une quantité énorme de cholestérol pour faire des hormones stéroïdes, les hormones sexuelles, et les surrénales aussi).

Et ce cholestérol, tous ces organes spécialisés le prélèvent dans la circulation.

Ainsi, il ne faut pas confondre le cholestérol apporté par l’alimentation, le cholestérol circulant et le cholestérol intracellulaire.


Il n’y a pas de bon et de méchant cholestérol

Les lipoprotéines LDL (dit mauvais cholestérol) et HDL (le gentil) transportent, outre le cholestérol, une multitude d’autres molécules : des acides gras de toutes sortes, phospholipides, vitamines liposolubles telles la vitamine E, les caroténoïdes, des enzymes comme les paraoxonases, etc. Dès 2011, l’un des grands experts de la dualité bon/méchant cholestérol, le Dr Daniel Rader, faisait son mea culpa en expliquant que parmi les particules de LDL il y avait des bonnes et des vilaines, et que parmi les particules de HDL il y avait des vilaines et aussi des bonnes…

Bref, conclut le Dr Michel de Lorgeril, il faut oublier le fait qu’il y a un bon et un mauvais cholestérol. Il existe aujourd’hui un consensus en un ce sens. Force est de reconnaître que l’on s’est trompé (augmenter le bon cholestérol de 115% ainsi qu’il a été fait dans une étude par exemple s’est révélé une catastrophe), mais ce consensus étant récent, les retombées ne sont pas encore parvenues dans les hôpitaux, les universités, les cabinets médicaux… C’est ainsi qu’aujourd’hui encore, on peut voir présenter le LDL comme un « bourreau du cœur »4


Avoir un cholestérol bas est dangereux

Ceci étant clarifié, revenons-en à notre propos qui viendra appuyer l’argument que le cholestérol est fondamental pour notre cerveau avec l’exemple d’une grave maladie génétique caractérisée par une anomalie de la synthèse du cholestérol : le syndrome de Smith-Lemli-Opitz, SLOS. Il s’agit d’une mutation au niveau du gène codant l’enzyme 7-déhydrocholestérol réductase.

Parmi les graves pathologies caractérisant ce syndrome se trouve un retard mental proportionnel au défaut de synthèse du cholestérol par le cerveau. La synthèse du cholestérol, je vous l’ai dit, est complexe et comporte une cyclisation multiple jalonnée d’étapes. À chaque trouble du système enzymatique correspond une maladie. Le SLOS est la maladie la plus connue actuellement, et le problème intervient au niveau de la dernière étape de synthèse du cholestérol. On ne connaît pas la prévalence de ce type d’anomalie, mais on sait que les personnes qui ont un cholestérol bas sont exposées à toutes sortes de pathologies.

On ne connaît pas non plus la prévalence exacte de personnes qui n’ont pas assez de cholestérol. Il n’existe aucun laboratoire en France capable de faire la génétique de la synthèse du cholestérol (faire, par exemple, le diagnostic de SLOS). Seuls deux laboratoires américains le font. Là encore, notre médecine académique accuse un certain retard…

Les statines agissent sur la première étape de la synthèse du cholestérol. Elles inhibent – pour les avertis - l’activité de l’hydroxyméthylglutaryl-CoA réductase (HMG-CoA réductase). Seulement voilà, contrairement aux lipoprotéines, les statines franchissent la barrière hémato-encéphalique. Elles sont donc capables de diminuer la synthèse de cholestérol dans le cerveau.

Beaucoup d’études décrivent le déclin cognitif lié aux statines, montrant qu’elles altèrent les capacités cognitives, en particulier chez les personnes ayant un certain âge.

Il est aussi fortement suspecté qu’avoir un cholestérol bas ou prendre des statines expose à un risque élevé d’avoir une maladie de Parkinson.

Alors bien sûr, cela dépend de la dose, de la personne, de la génétique, d’un certain nombre de facteurs, mais abaisser le taux de cholestérol n’a de fait rien d’anodin. Et nombreuses sont les personnes qui sont exposées aux risques potentiels : 7 millions de Français, 8 millions d’Anglais, 10 millions d’Allemands, près de 40 millions d’Américains qui consomment des médicaments pour diminuer leur cholestérol parce qu’on leur a dit qu’ils en avaient trop. De la folie, pour Michel de Lorgeril.


La fonction mitochondriale altérée

Qui plus est, quand on synthétise du cholestérol, on synthétise plein d’autres choses à côté. Par exemple, du co-enzyme Q10, du hème A et du dolichol, qui sont trois substances essentielles à la fonction mitochondriale. La mitochondrie, le poumon de nos cellules, qui transforme le glucose ou les acides gras en énergie.

Ainsi, quand on prend des médicaments anti-cholestérol, on empoisonne nos mitochondries qui certes fabriquent l’énergie, mais ont également le rôle fondamental de réguler la vie de la cellule. La mitochondrie est en effet responsable du cycle de la cellule, ce que l’on appelle l’apoptose. Quand quelque chose ne va pas dans une cellule, elle se suicide et c’est la mitochondrie qui lui donne le message de se suicider. Si elle ne fonctionne pas correctement, pas de suicide, et c’est la prolifération. Nous sommes tous habités de cancers que nous éliminons au fur et à mesure. Ce sont nos mitochondries qui font le ménage de ces cellules cancéreuses. Quand les mitochondries sont défaillantes, on a donc plus de cancers. C’est parfaitement démontré, mais évidemment sujet à controverse. Donner des médicaments qui favorisent le cancer n’est pas imaginable…

La mitochondrie intervient également au niveau du muscle. Certains médecins savent que quand ils donnent des statines à leurs patients, ils ont des problèmes musculaires. Ils sont extrêmement variés. Cela dépend de la dose, de la personne, de l’âge, mais si vous faites beaucoup de sport, la douleur se fera ressentir. Et votre capacité d’exercice se verra diminuée de moitié : vous faisiez 30 km, vous n’en faites plus que 15, et vous avez mal. Et c’est l’arrêt du sport, ce qui n’est pas bon du tout… Certains n’ont pas mal et ressentent une faiblesse musculaire. Quoi qu’il en soit, la toxicité musculaire des statines d’une manière générale est très bien documentée.


L’immunité mise à mal

Enfin, je reviens sur le SLOS qui se caractérise outre le retard mental par des problèmes d’immunité. Les enfants en souffrant attrapent tout ce qui se passe, ce parce que le cholestérol et les lipoprotéines sont très importantes dans nos défenses immunitaires. Ainsi, quand on a un cholestérol trop bas ou que l’on prend des statines, on fragilise également notre immunité et nous rend plus sensibles aux infections et autres pathologies virales.

En conclusion, avoir un taux de cholestérol bas, que ce soit de façon naturelle ou en raison de la prise de médicaments, augmente le risque de cancers, ce dans les populations prédisposées. Si vous donnez une statine à un nouveau-né, il va falloir un certain temps pour en voir l’effet ! En revanche, si vous donnez une statine à une personne qui a 60, 65 ou 70 ans, le résultat va se faire sentir très vite. À cet âge, on est probablement habité par un cancer (je vous en parlais ci-dessus), mais ce cancer « dort ». Par exemple, un homme de 65 ans a 65% de chances d’avoir un cancer de la prostate, à 70 ans 70%, ou à 50 ans, 50%. Pour pratiquement tous les organes, c’est la même chose.

Nous avons tous des petits cancers qui dorment, à nous d’adopter un mode de vie qui les laisse dormir. Or, les statines sont des médicaments qui réveillent les cancers.

Ce mode de vie qui ne réveille pas les cancers, assure une bonne protection cardiovasculaire, une bonne santé mitochondriale, qui prend soin de notre si précieux ami le cholestérol, vous le connaissez par cœur ! Une alimentation saine et diversifiée, avec du bon gras, notamment des oméga-3, de type méditerranéenne ou paléo, une activité physique régulière, une bonne gestion du stress et de nos émotions. La première étape restant, bien sûr, de ne pas chercher à avoir un taux de cholestérol le plus bas possible, vous l’aurez compris.


Marion Kaplan et Myriam Marino.


NB : 

ANTI-OXYDANTS du laboratoire Bionops :

pour lutter contre le stress oxydant, le vieillissement cellulaire, éviter l'oxydation des LDL, stimuler la production d'énergie, protéger des effets secondaires des statines... : 

prendre en alternances (1 mois l un/ 1 mois l'autre) : 

ATPNAT ( 2 gélules le matin) et GLUTATHION R ( 1 gélule le matin, 1 le soir) 

https://www.bionops.eu/fr/2348-atp-nat

https://www.bionops.eu/fr/2281-glutathion-r



Notes :

1 – Selon les termes de Michael S. Brown et Joseph L. Goldstein, prix Nobel de médecine en 1985 pour « leur découverte portant sur la régulation du métabolisme du cholestérol »

2 – Cholestérol, mensonges et propagande, conférence Dr Michel de Lorgeril, à cette adresse : https://youtu.be/C6Fv5LtuEMQ

Auteur de : Cholestérol, mensonges et propagande. Le site internet du Dr Michel de Lorgeril : https://michel.delorgeril.info

Pour connaître les études scientifiques indépendantes sur le sujet, aller sur le site internet de l’Association internationale pour une médecine scientifique indépendante et bienveillante, AIMSIB (dont il fait partie aussi) : https://www.aimsib.org

3 - Le cholestérol ne provoque pas l’infarctus et il ne bouche pas les artères. L’infarctus du myocarde est causé par la formation d’un caillot de sang dans une artère coronaire. Ce sont les plaquettes qui initient la formation du caillot. Le cholestérol ne joue aucun rôle dans la formation du caillot et la biologie des plaquettes.

Quant à l’athérosclérose, la partie lipidique des lésions d’athérosclérose qui contient un peu de cholestérol (mais surtout des acides gras) ne bouche pas l’artère. C’est la partie « sclérose » donc fibreuse et dure de la lésion qui bouche l’artère dans laquelle règne une forte pression. Seule une substance fibreuse dure peut résister à cette forte pression. Cette fibrose constitue environ 70% de la totalité de la masse obstructive et ne contient pas de cholestérol. Interview du Dr Michel de Lorgeril dans Enquêtes de santé N°6

4 – Cholestérol : Faut-il arrêter la prise préventive de statines après 75 ans ?, Inserm, 25 juin 2020


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