15 / 05 / 2015

Comprendre sa flore intestinale pour vivre en bonne santé

Cette semaine, j’ai discuté de nutrition avec une médecin fraîchement diplômée. Lors de la conversation, elle me lance, « cette histoire du gluten, c’est une mode et c’est stupide! À part les cœliaques, le gluten n’est pas dangereux pour la santé ! »

Vous pensez bien, que je n’allais pas en rester là avec elle! Je lui ai sorti tous mes arguments que vous avez pu découvrir tout au long de mes derniers articles. Le gluten, c’est l’arbre qui cache la forêt. En fait, ce sont plutôt toutes les céréales et tous les aliments riches en amidon, qui affectent notre santé.

« Toute maladie commence dans l’intestin » nous disait déjà Hippocrate il y a plus de 2000 ans.

On va mieux le comprendre à travers cette conférence du Docteur Bruno Donatini, cancérologue, gastro-entérologue et chercheur. Tout part de l’intestin. Chacun a une flore intestinale spécifique, on l’appelle aujourd’hui le microbiote. Quand cette flore et équilibrée entre les bonnes bactéries et les pathogènes, tout va bien. Hélas, c’est de plus en plus rare. Voici quelques éléments pour mieux comprendre ce qui se passe dans votre ventre.

Conférence donnée au congrès d’Aix-en-Provence dans le cadre des congrès de quantique planète, en 2013.


La nutrition, la pollution bactérienne, et l’immunité sont étroitement liées.

Quand vous maîtrisez ce système, vous maîtrisez 9 maladies sur 10

L’objectif c’est d’augmenter l’espérance de vie et d’apaiser les douleurs. il faut pour cela diminuer l’inflammation. Pour diminuer l’inflammation il faut diminuer les mauvaises flores digestives, O.R.L., dentaire ou cutanée. L’essentiel c’est la flore digestive, car si vous regardez la flore cutanée, elle est dépendante directement de la flore digestive. Le visage va dépendre des gaz émis par l’intestin. 70 % des gaz sont éliminés par la respiration. Ce sont des gaz qui sont solubles dans le sang, qui vont passer par le sang et être éliminés par le poumon et vont venir brûler le pulmonaire, brûler l’O.R.L. et les germes vont se développer à ce niveau-là. Ce sont des germes directement dépendants des gaz qui sont émis. La flore O.R.L. est directement dépendante des gaz digestifs pour l’essentiel.

Vous avez ensuite la région périnéale. Ça coule de source le périnée est directement dépendant de la flore digestive, les aisselles vont très rapidement être dépendantes de la flore O.R.L. le nombril de la flore périnéale, restera les mains, qui correspondent à une flore transitoire. Les pathologies cutanées sont d’origine digestive !

L’impact de la dysbiose, c’est le gaz. C’est pour cela que l’O.R.L. dépend du digestif. Les gaz sont très nombreux. C’est la détection qui pourra permettre de mesurer quels sont les types de gaz émis. Cet appareil s’appelle le gaz détect. C’est un appareil industriel, très solide et qui peut mesurer de nombreux gaz très finement. Son seul inconvénient c’est qu’il est un peu cher, mais les thérapeutes l’amortiront très vite, car leurs conseils thérapeutiques seront très efficaces.

Vous avez trois grandes voies : vous avez l’hydrogène, le méthane, les  acétates et les propionates.

Ces gaz vont générer des pathologies qui sont propres à chaque type de gaz. Vous avez au niveau de la flore hydrogène, des ballonnements, avec une flore méthane vous aurez de la constipation, et vous aurez également mauvaise haleine, et dans la flore méthyle acétate vous pouvez avoir des brûlures digestives, pulmonaires, urinaires, et là vous aurez des gaz qui vont retentir sur l’intellect. Vous aurez, soit des carences, soit des pathologies de compréhension et de comportement. Vous avez ensuite la production d’amines biogènes c’est-à-dire vous allez produire de l’histamine et provoquer des malaises, c’est ce qu’on appelle les intolérances ou les allergies alimentaires. Il suffit de produire de l’histamine pour créer une intolérance alimentaire. Il va y avoir enfin des productions de médiateurs inflammatoires ce qui va détruire vos propres organes. Petit à petit vous allez développer des problèmes d’auto immunité et vous allez détruire vos articulations à cause de ces médiateurs inflammatoires et enfin, l’impact de la dysbiose, c’est que la bactérie est la première à se servir. Vous pouvez donner les compléments alimentaires que vous voulez, si vous n’avez pas détruit la dysbiose cela ne sert à rien. Soit vous augmentez la dysbiose, soit ce ne sera pas absorbé car il y a un biofilm qui se forme sur les muqueuses et tout finira dans les toilettes. Donc c’est bien beau de dire vous êtes carencé et qu’il faut prendre des compléments alimentaires: si vous avez une dysbiose, c’est vous tromper d’ennemi. Les bactéries sont de grandes consommatrices d’éléments essentiels, en particulier du tryptophane. Et si votre ne traitez pas la dysbiose chez un déprimé il restera déprimé.

Le premier type de dysbiose c’est la fermentation excessive avec l’hydrogène qui est un gaz normal.

L’hydrogène c’est le gaz qui fait ballonner. C’est le gaz du jeune, du sportif, même de l’enfant. Si l’enfant mange un peu trop, il va fabriquer de l’hydrogène qui est un gaz physiologique, présent dans le colon. Le côlon va contenir une flore riche en lactobacilles ce qui est tout à fait naturel. C’est dans l’intestin grêle qu’on absorbe les nutriments. Il y a très peu de bactéries dans le grêle, normalement pas du tout dans l’estomac, et vous avez ici plus d’absorption dans la zone du colon ascendant, et les bactéries vont avoir tout loisir de consommer les résidus et de produire de l’hydrogène.

La deuxième étape pathologique c’est une augmentation de cette flore, car s’il y a de plus en plus de débris, il y a de moins en moins d’absorption, et petit à petit vous aurez beaucoup trop d’hydrogène produit. Le seuil quand on le dose c’est pas plus de 20 ppm après le repas. Et à la fin, si vous ne rectifiez pas votre alimentation, tout votre intestin grêle va être rempli de ces bactéries, alors que normalement il ne doit pas y en avoir. Votre capacité d’absorption s’effondre. Vous vieillissez plus vite. Vous n’avez finalement plus que des débris ou des intermédiaires qui vont être absorbés.

Ce type de fermentation va nuire à votre performance et va commencer à augmenter d’un cran votre statut inflammatoire.

Normalement, vous n’avez presque pas de flore ou très peu dans la bouche, puis elle va se réduire dans l’œsophage et finalement arriver à un stade pratiquement nul dans l’estomac. La flore aérobie va continuer à croître dans le grêle et on va arriver à une flore en fin de grêle, qui est une flore anaérobie. L’anaérobie va être le territoire du colon. Pour l’essentiel il va dominer largement la flore. Normalement le grêle est une zone très propre. Purement aérobie, donc peu agressive pour la muqueuse et cette flore anaérobie, donc méthane ne gagne pas l’intestin grêle.

Deuxième type de fermentation : c’est le méthane.

Vous avez de plus en plus de débris, votre intestin grêle absorbe de moins en moins, il contient de plus en plus de bactéries, les bactéries ont pris le dessus, les métabolites qui se sont formés ne sont pas absorbés et vont tomber dans le colon. Le colon redevient finalement le principal fournisseur d’énergie après s’être servi préalablement. Les bactéries qui vont être ici, sont des bactéries méthanogènes. On va avoir des ruminococus, on devient des ruminants, et on va produire du méthane. Donc le méthane va gagner l’ensemble du colon, alors que le grêle lui, est toujours occupé par de l’hydrogène et des lactobacilles en particulier. On va avoir des bactéries anaérobies résistantes dont on se débarrassera très difficilement. On fait rarement marche arrière car la capacité d’absorption ici est très souvent altérée.

Troisième type de fermentation : le méthyle acétate

Elle est encore plus agressive et d’après les constats vis-à-vis de mes patients, il s’agirait d’une fermentation qui commence dans l’estomac et qui est due à une stase dans l’estomac. L’estomac se vide uniquement par hypoglycémie. Si vous avez une hyperglycémie, vous ne pouvez pas vider votre estomac et vous doublez le temps de vidange qui, normalement, est de 1h à 1h30 et qui va facilement atteindre 3 heures. Or, 3 heures avec quelques bactéries en milieu acide, et bien c’est le développement d’une flore particulière qui produit du vinaigre. Cette flore vinaigre est en fait une flore qui s’associe avec d’autres bactéries et qui va être capable d’utiliser l’hydrogène, le méthane, et de greffer le méthane sur le vinaigre. Donc vous avez du méthyle acétate qui est très agressif et qui va brûler toute la flore et les cellules O.R.L. et vous allez avoir des symptômes type gingivite ou parodontopathie. Mais plus grave c’est que l’estomac va délivrer de l’acide acétique qui a un pouvoir acidifiant bien plus élevé que l’acide chlorhydrique. En général l’acidité s’estime par le PKA et le PKA de l’acide acétique est deux fois supérieur à l’acide chlorhydrique. Donc si vous déversez du vinaigre en grande quantité dans votre intestin grêle, vous n’allez pas tarder à l’acidifier, alors que le grêle devrait être en pH alcalin. Il n’y a plus qu’un type de fermentation chez ce genre de personnes : une fermentation de type vinaigré c’est-à-dire de type méthyle acétate.

Vous avez bien sûr des flores intriquées, mais très rapidement, si vous avez une stase de l’estomac par ce que vous avez un intestin qui digère lentement mais avec efficacité les débris, vous allez avoir une hyperglycémie permanente, une stase de l’estomac, et cette stase va, au départ, être associée avec de l’hydrogène et produire du méthyle acétate. Très vite vous allez perdre de l’hydrogène et vous perdrez même le méthane. À la fin, si vous êtes un bon fermenteur, vous ne ferez plus que du méthyle acétate et c’est une catastrophe. Car l’acétate c’est très performant en terme de production d’énergie: cela récupère tout l’hydrogène, il n’y a plus de gaz éliminé, tout est transformé en vinaigre, et le vinaigre est transformé en graisse par le foie. Plus vous êtes « méthyle acétate », plus c’est mauvais, moins votre estomac se vide pire c’est. On est acide, pas parce qu’on produit de l’acide, on est acide, car on transforme les sucres des fruits en vinaigre.

Vous pouvez prendre des inhibiteurs de la pompe à protons en quantité que vous voulez, vous allez équilibrer l’acide chlorhydrique mais jamais l’acide acétique. L’acide acétique n’est jamais tamponné par un inhibiteur de la pompe à protons: vous vous trompez de cible.

Quand vous avez du méthyle acétate, vous avez un biofilm. Un biofilm est une coopération de bactéries indestructibles par les antibiotiques, j’ai bien dit indestructibles. C’est pour cela que quand une prothèse est contaminée, on n’arrive pas à se débarrasser de ce biofilm. Ce biofilm est une coopération de bactéries qui vont se regrouper de façon à utiliser au mieux l’énergie qui se propose à elle. Elle va former de nouvelles colonies protégées dans des sortes d’armatures qui sont des glycanes, avec des canaux, avec des bactéries spécifiques à l’intérieur, des gardiennes à l’extérieur, des essaimages, des modifications de la muqueuse, car elles préparent une nouvelle muqueuse à leur arrivée, bref c’est un cycle permanent indestructible. L’exemple caractéristique c’est la lie de vinaigre. Dans l’intestin c’est la formation d’acétate.

Ce biofilm est très difficile à éliminer.

Le traitement devra être prolongé, vous avez toujours de la graisse dans le foie, il y a un reflux, une gingivite, une sinusite, souvent un syndrome métabolique qui est patent ou qui se prépare, et le diagnostic respiratoire des gaz émis à cette étape, est fondamental.

On parle toujours de candidose alors qu’on devrait parler de l’association acénitobacter/ candidas. Acénitobacter, c’est la bactérie du vinaigre qui produit l’acétate et le méthyle acétate.

L’acénitobacter est capable de se fixer sur les cellules épithéliales qui sont les cellules de notre intestin. L’acénitobacter adhère aux surfaces du biofilm et prépare le terrain. Elle va pouvoir se fixer aux candidas et le stimuler, et elle va induire la mort de l’épithélium qui va la tolérer. Cette adhésion est corrélée à la capacité d’invasion. L’acénitobacter est une des grandes bactéries néfastes de notre intestin, elle produit du méthyle acétate grâce à une lipase A. On peut déterminer sa présence uniquement en soufflant dans le petit appareil du gaz détect.

Il y a des formations pour apprendre à mesurer tous ces gaz respiratoires.

Pour conclure

vous avez trois sites de fermentation : premier site avec l’estomac rattaché à la stase, c’est un biofilm résistant, vous avez le caecum et l’intestin grêle: on va retrouver l’hydrogène, ce n’est pas une mauvaise fermentation c’est la malabsorption liée au sucre, c’est une flore jeune, il faut juste faire attention au fait que si vous produisez trop d’hydrogène ,vous finirez par produire du méthane. On peut le freiner en modifiant l’alimentation. Vous avez le côlon transverse avec le méthane qui va générer une atonie du colon et ensuite de l’estomac et qui va donc générer des problèmes par rebond et qui peut produire du méthyle acétate.

L’estomac c’est un problème important. Il est rattaché à l’hyperglycémie. Bien sûr il faut éviter les repas trop copieux. Il vaut mieux fractionner les repas. Il faut éviter d’avoir un estomac plein en permanence. Évitez de le remplir avec de l’eau entre les repas sinon vous allez rajouter de l’eau au vinaigrier, et plus vous rajouterez de l’eau, plus vous ferez du vinaigre. Donc il ne faut pas trop boire entre les repas pour les personnes affectées par cette flore vinaigrée. Si vous prenez du curcuma entre les repas vous allez entretenir la stase de l’estomac. Donc attention à ce type d’épices. Par opposition au piment qui lui vide l’estomac. Bien entendu je parle de précautions pour ceux qui ont ce problème de vinaigrier et qui ont un estomac qui se vidange mal.

La personne qui dit: « ça me brûle, surtout le matin, je dors mal », vous êtes presque sûr qu’il y a du méthyle acétate et qu’il y a une stase de l’estomac. Donc il faudra que cette personne fractionne ses repas, qu’elle évite de boire entre les repas qu’elle fasse du sport pour vidanger son estomac et qu’elle prenne plutôt du piment. Attention à l’alcool et au vinaigre chez ces personnes, inutiles d’en rajouter dans le vinaigrier!

Le traitement : j’associe les huiles essentielles à un champignon, le Polyporus soufré. Les huiles essentielles sur une fibre de champignons, permettent de ne pas brûler les muqueuses et luttent à la fois contre les problèmes de bactéries et de virus. N'oubliez pas que si vous êtes non sécréteur du FUT 2 vous devrez faire un traitement complémentaire. 

Rien ne vaut le sport, une petite hypoglycémie pendant le sport va vidanger l’estomac, et vous commencez à avoir la solution du problème vinaigré.

Attention à l’acide butyrique dans les cas de flore vinaigrée. Le beurre laitier contient de l’acide butyrique. On ne pourra l’introduire que quand on aura rétabli une flore saine.

Normalement quand on est jeune, on a la capacité d’absorber 200 g de glucides par jour. Mais en vieillissant, cette capacité d’absorption se réduit jusqu’à ne plus tolérer que 25 g par jour!

À la cinquantaine, on a une capacité d’absorption de 50 à 70 g. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’on prend de l’âge, (pour les femmes c’est surtout au moment de la ménopause), il vaut mieux réduire sa ration d’aliments sucrés : sucre, fruits, céréales etc.

Le repas classique c’est: pas plus de 60 à 70 g de sucres lents ou rapides peu absorbables par repas. Par exemple les légumineuses s’absorbent mal alors que le riz lui s’absorbe mieux. Des légumes de préférence cuits à la vapeur douce*, du bon gras et une petite portion de protéines animales. Ne terminez surtout pas sur un fruit ou un dessert sucré. Mais ça vous le savez.


  •   

Pour le reste je vous renvoie à ma gazette, vous trouverez de nombreuses indications pour mieux vous nourrir.

Marion Kaplan

www.quantiquemedia.com

Partager