3 / 11 / 2015

Faut-il manger de la viande ou être végétarien ? Ni l'un, ni l'autre...

Si vous ne le savez déjà, toutes les charcuteries mêmes bio contiennent des sels nitrités, du salpêtre, du lactose, composés essentiels pour pouvoir conserver ces produits. Seulement, les sels nitrités se combinent pendant notre digestion en nitrosamines, qui sont fortement cancérigènes. Les études ont plus de 30 ans mais n’ont été publiées que dans des revues spécialisées et n’ont jamais émergé dans le grand public.

Comme l’écrit l’anthropologue Pierre Bonte : « c’est autour des notions d’identité et de différence, de proximité et de distance, de consubstantialité, d’échange et de partage que s’organisent les relations entre l’Homme et l’animal ».

Parce que source de nourriture, d’énergie et de matières premières, mais aussi d’objet d’échanges et de commerce, l’animal a été, et est encore, victime de l’Homme.

C’est au moment de Descartes qu’apparaît le concept d’animal machine. Désormais perçue comme une créature sans intelligence, ni sensibilité, ni affectivité (donc sans âme) l’animal n’a aucun droit. Heureusement, cette perception évolue sous l’influence de quelques savants qui ont démontré que l’animal ressentait de la souffrance et que l’Homme ne devait pas le maltraiter. Cette idée sera reprise au XIXeme siècle : entre l’Homme et l’animal, il existe une différence de degré et non de nature et c’est en respectant l’animal que l’Homme garde son humanité. En 1850, la loi Grammont interdit les mauvais traitements infligés en public aux bêtes domestiques, la SPA apparaît en France en 1846 puis, en 1924, André Géraud établit la déclaration des droits de l’animal. Dès lors, les animaux ont des droits égaux à ceux des Hommes.

Notre époque est hypocrite : nous élevons des animaux pour les manger, mais nous ne voulons pas les voir souffrir ou mourir. Les abattoirs sont des sanctuaires où l’on tue les bêtes hors de notre vue. Victor Hugo n’avait-il pas dit que si les abattoirs avaient des vitres on ne mangerait plus de viande ! Des caméras cachées nous ont récemment révélé l’agonie des animaux et la maltraitance occasionnée par des hommes insensibles à leurs douleurs. Que sont les droits des animaux devenus ! La viande sur les étals des supermarchés ne reflète plus l’animal dont elle provient. Notre société nous a complètement déconnecté de la nature : les poissons sont conditionnés dans des boîtes carrées, les viandes sont découpées et présentées sous cellophane, il ne reste que les légumes qui soient présentés dans leur intégrité.

JE COMPRENDS QU’ON PUISSE DEVENIR VÉGÉTARIEN.

Seulement voilà, devenir végétarien n’est pas donné à tout le monde. En plus, les végétariens mangent beaucoup trop de céréales, de soja, mais également de produits laitiers et d’œufs.


HÉLAS AUJOURD’HUI ON S’APERÇOIT QUE L’AGRICULTURE ET SURTOUT LES MONOCULTURES SONT EN TRAIN DE DÉTRUIRE LE MONDE.


C’est un drôle de monde qui doit son existence par la mort d’un autre. Pourquoi Dieu a-t-il fait que les lions doivent manger les gazelles pour survivre, que les aigles doivent tuer des lapins ou des souris pour subsister etc. Que ce soient des micro-organismes, des vers, des insectes, des oiseaux, des mammifères ou des hommes, la Nature est ainsi faite que nous dépendons tous les uns des autres.

Bien sûr, ce monde industrialisé a rendu visible ces poules rendues folles dans des cages de batterie, ces vaches et ces chevaux assassinés dans des abattoirs inhumains, mais ce qui est invisible, ce sont tous les autres animaux que l’agriculture a fait disparaître. Des continents entiers ont été dépecés vivants mais cet acte, les végétariens ne le remarquent pas, malgré son étendue. Là où il y avait des Prairies, des marais, et des forêts vierges, dans certaines régions il ne reste plus rien. Tout a été remplacé par des monocultures pour fournir des sociétés de fast-food, élever des immeubles et bétonner le sol pour étendre ces villes de plus en plus inhumaines. De nombreuses espèces animales ont disparu et ont été transformées en soja, en blé et en maïs. Nous nous sommes considérés comme les maîtres du monde. Nous avons cru que nous pouvions intervenir sur le climat, que nous pouvions neutraliser des parasites à coups de pesticides, que nous pouvions modifier l’ADN de nombreuses espèces et que nous pouvions éreinter la terre à force de monocultures.


Le réchauffement climatique, la disparition de millions d’espèces végétales et animales, l’appauvrissement des sols voilà le résultat de notre arrogance. La terre a désespérément besoin des marais et des forêts, des rivières et des Prairies. Et si les êtres humains voulaient simplement céder leur place, le monde se réparerait de lui-même!


AVANT DE MANGER, POSEZ-VOUS CETTE SIMPLE QUESTION : CETTE NOURRITURE CRÉE- T’ELLE OU DÉTRUIT-ELLE LA COUCHE ARABLE ?

On va devoir admettre que l’agriculture a été le début du réchauffement climatique. 10 000 ans de destruction des puits de carbone des polycultures pérennes ont ajouté presque autant de carbone à l’atmosphère que l’industrialisation. En devenant végétarien, en mangeant des céréales et des haricots aussi écologiquement pacifiques, on contribue à la dégradation de notre planète.

Pour sauver le monde, nous devons d’abord cesser de le détruire

La Terre, nous dit Lierre Keith, notre seul foyer, a besoin de retrouver ses arbres, ses herbes et ses marais qui sont à la fois ses enfants et ses protecteurs. La seule économie légitime est une économie locale. La seule économie durable est une économie locale. Toutes les réponses vont dans le même sens : les êtres humains doivent tirer leur subsistance de l’endroit où ils vivent sans le détruire.

Si chacun de nous, avant de prendre notre petit déjeuner, pouvait réfléchir d’où vient cette nourriture ce serait déjà un grand pas! Tout dogme quel qu’il soit, végétarien, Vegan, carnivore, macrobiotique, crudivore etc. est destructeur à court terme.

Soyons plutôt flexivore, responsables, mangeons moins, et seulement des produits de notre région. De tout un peu, mais jamais de produits industriels.

À vous de choisir en conscience!


Marion Kaplan

Bibliographie : « Mangeurs de viande, de la Préhistoire à nos jours » de Marylène Patou Mathis, aux éditions Perrin

« Le mythe végétarien, nourriture, justice et pérennité » de Lierre Keith aux éditions pilule rouge

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